Comment l’ouverture commerciale est un facteur d’attractivité des investissements directs étrangers au Burundi ?
Dans le cadre du projet ” Fungua Njia” qui vise la promotion du commerce transfrontalier au Burundi, la compétitivité des entreprises burundaises ainsi que l’éducation au libre échange, le Centre for Development and Entreprises Great Lakes (CDE) a fait ce jeudi 23/12/2021 à Bujumbura, la présentation dune étude intitulé: « Ouverture commerciale facteur d’attractivité des investissements directs étrangers au Burundi ».
Selon Aimable Manirakiza, directeur exécutif du CDE, les différents classements mondiaux montre que la place du Burundi n’est pas satisfaisante.
« Au niveau du climat des affaires, le Burundi occupait la place du 166ème sur 190 économies en 2020 ; au niveau de la liberté économique : 157ème place sur 180 en 2018 et 162ème place sur 180 en 2019 ; au niveau de l’indice de perception de la corruption : 157ème place sur 180 en 2018 et 165ème place sur 180 en 2019 et quant à l’indice du développement humain, le Burundi occupait la 185ème place sur 189 pays en 2018 », précise t-il.
Qu’en est-il des IDEs ?
Pour M.sc Kelvin Ndihokubwayo, analyste du CDE qui a fait la présentation de cette étude, l’ouverture commerciale d’un pays traduit l’intensité de ce dernier à attirer les investissements directs étrangers.
En matière des IDEs , le Burundi était sur la bonne voie avant que la situation s’empire depuis 2015. « Au Burundi, en 2014 suite aux contrats signés entre le gouvernement burundais et les sociétés d’extraction minières, les IDEs étaient évalués à 47 millions USD. Avec la crise politique de 2015, ces IDEs sont passés de 47 millions USD en 2014 à 7 millions USD en 2015, puis à 100. 000 USD en 2016 », dixit l’analyste.
Selon le rapport sur l’investissement dans le monde 2020, les entrées d’IDEs au Burundi étaient assez limitées, s’établissant à un montant de 1 million USD respectivement en 2018 et 1 million USD en 2019.
Par rapport aux autres pays de la sous-région, ces chiffres montrent que le Burundi enregistre le plus faible taux de flux d’investissements directs étrangers.
« Le stock total d’IDEs au Burundi en 2015 s’élevait à près de 70,21 millions USD, soit 4,4% de son PIB, alors que le stock total des IDE représentait 6,1% du PIB au Rwanda, 6,6% au Kenya, 25,3% en RDC, 28,8% en Ouganda et 37,2% en Tanzanie. »
Les défis qui empêchent le Burundi à attirer les IDEs.
Selon toujours cette étude, le Burundi est confronté à une gamme de défis qui font que les IDEs n’entrent pas en quantité et qualité suffisantes. Il s’agit notamment de : manque d’une monnaie saine, la bonne gouvernance institutionnelle qui n’est pas favorable, manque d’un cadre réglementaire rassurant, manque de stabilité politique, les infrastructures qui ne sont pas adéquats, l’ouverture commerciale etc.
Quelle solution ?
Pour que le Burundi puisse sortir de cette situation, cette étude mentionne des pistes de solution à considérer. « Le Burundi doit considérer l’ouverture aux échanges internationaux comme un des éléments essentiels des stratégies qu’il faut mettre en place pour tirer parti des IDEs », dit l’analyste. Et d’ajouter que pour y arriver, les pouvoirs publics du Burundi doivent donc entreprendre des actions efficaces comme Instaurer la crédibilité, la bonne gouvernance, se focaliser sur les opportunités à saisir, Maintenir la dynamique des reformes, augmenter le pouvoir énergétique et technologique, etc.