La ZLECAF, une opportunités pour le Burundi

Le Centre pour le Développement des Entreprises dans la Région des Grands Lacs (CDE )en partenariat avec l’Agence de Développement du Burundi (ADB) a organisé ce jeudi 03 novembre 2022 à Martha Hotel de Bujumbura, un atelier d’information à l’endroit des régulateurs de différents secteurs du pays. Avec pour objectif global de diffuser et  vulgariser à grande échelle la ZLECAF afin que toutes les parties prenantes soient informées des attentes du peuple burundais sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF).

Les participants

Selon Aimable Manirakiza, directeur exécutif du CDE, la Commission économique des Nations-unies pour l’Afrique estime que la ZLECAF pourrait stimuler le commerce intra-africain de 35 milliards de dollars pour cette année en cours (2022) et augmenter les exportations continentales de 6 %.

Il ajoute que le Burundi a ratifié cet accord le 17 juin 2021 et dispose d’une stratégie nationale de sa mise en œuvre qui s’inscrit dans les efforts du Burundi dans la recherche des performances commerciales et des facilités des échanges.

Quels profits pour le Burundi ?

Pour  Aimable Manirakiza, l’intégration du Burundi dans la ZLECAF  aidera a profiter d’un marché de 1,2 milliard de consommateurs représentant plus de 2.500 milliards de dollars de PIB cumulé à travers la réduction des coûts du commerce et la facilitation des échanges.

Dans son exposé sur une étude de recherche : Accord de la zone de libre-échange continental africaine (ZLECAf) et son implication pour le peuple du Burundi, Dr Salomon Nsabimana, Macroéconomiste et enseignant à l’Université  du Burundi fait savoir que  la ZLECAf présente des opportunités pour améliorer des performances économiques. Elle permettra, entre autres, de:

 Créer un marché continental unique pour les biens et services avec la liberté de circulation des hommes et femmes d’affaires et des investissements, pour faciliter l’établissement de l’union douanière continentale ; résoudre les difficultés de l’appartenance à plusieurs organisations régionales, accélérer l’intégration régionale et continentale, renforcer la compétitivité à tous les niveaux et accroître de 50%, les échanges commerciaux entre les pays africains.

Salomon Nsabimana souligne aussi  qu’avec l’adhésion à la ZLECAf, 6 opportunités majeures s’offrent au Burundi à savoir :

Augmentation du commerce intra-africain du Burundi en réduisant les barrières tarifaires et non-tarifaires ; Accélération de l’industrialisation du Burundi conformément aux objectifs stratégiques du troisième axe de son du PND2018-2027 qui vise à « développer une industrie dynamique, diversifiée et compétitive au niveau régional et international » ; Augmentation des importations intra-africaines du Burundi de 2 millions de dollars contre 1 million de dollars pour les importations; Accroissement de la flexibilité dans le transfert des approvisionnements alimentaires des régions excédentaires vers le Burundi chaque fois que celui-ci connaîtra des déficits ; Amélioration de la logistique commerciale pour de nombreux produits alimentaires agricoles de nature périssable ; Amélioration de l’accès aux produits intermédiaires et ressources agricoles

En plus de ces profits, cette étude montre aussi que le Burundi peut renforcer son niveau de compétitivité en exploitant son potentiel exportable en ce sens que certaines cultures d’exportation comme le café, thé, se retrouvent dans toutes régions du Burundi et que toutes les régions sont dotés des potentiels exportables spécifiques.

Quelques défis  à relever

Malgré cet avantage que le Burundi peut tirer de la ZLECAF,  cette étude montre qu’il est un importateur net avec un faible taux de couverture des importations par les exportations, qui s’est élevé en moyenne de 18% sur la période 2005-2019 (variant entre 22,7% et 17%).

Et d’ajouter que les  importations des produits manufacturés représentent plus de 50% depuis l’année 2012. Pr contre les exportations de produits manufacturés représentent moins de 10% du total des exportations, et  sa contribution sectorielle au PIB reste également moins de 10%.

Étant donné que le Burundi est un importateurs net de biens et services,  cet expert  précise qu’il est important de faire face aux risques  et exploiter les opportunités de la ZLECAf en passant par la mobilisation des ressources, sensibilisation et renforcement des capacités, production  en grande quantité et de bonne qualité  répondant aux standards et normes internationaux.