Manque des garanties pour les femmes, les coutumes et les traditions, déconsidérations socioculturelles sont parmi les barrières majeures de l’autonomisation économique de la femme burundaise. C’est le constant du CDE Great Lakes ( Centre For Development and Entreprises Great Lakes) après une étude de recherche effectué sur les réformes pertinentes pour l’élimination des barrières culturelles et socio-économiques auxquelles font face les femmes burundaises. Cette étude a été menée dans le cadre du projet WHY WOMEN, et e été présentée ce lundi 12 juillet dans une conférence de presse tenue à Bujumbura.
Selon Aimable Manirakiza, Directeur Exécutif du CDE Great Lakes, le projet WHY WOMEN est en exécution depuis le mois d’avril 2021. « L’objectif dudit projet est de transformer des femmes burundaises en des “citoyennes prospères et épanouies”. Explique t-il.
Pour Agathe Nsengiyumva, consultante en autonomisation financière des femmes, leadership et experte fiscal qui a fait l’étude, la femme burundaise occupe une place non négligeable dans l’économie de la famille en particulier et du pays en général. « Le pays vit à 90 pourcent de l’agriculture et c’est la femme qui cultive. Pourtant, la femme Burundaise reste bloquée par de multiples contraintes. »
Les barrières à l’autonomisation économique de la femme
Ces contraintes sont de multiples formes. Il y a notamment le manque d’accès à la terre et l’inclusion financière. « L’absence d’accès à la terre maintient la femme burundaise dans la stagnation économique et dans une situation d’inégalité qui l’oblige à dépendre financièrement et économiquement de l’homme Ceci a comme corolaire, une inclusion financière insignifiante en comparaison à celui des hommes. » , précise Agathe
Selon le rapport de la BRB (2015) sur « l’offre de services financiers formels au Burundi », les femmes ne constituent pas le groupe de clients privilégiés par les Banques et Micro-finances. Le taux d’inclusion financière des femmes était de 30.6%, 30.3% et 28.3% respectivement en 2013, 2014 et 2015 alors que les hommes présentaient un taux de 69.4%, 69.7% et 71.7% à la même période.
Pour cette experte, la raison de cette méfiance est le manque des garanties et déconsidérations socioculturelles car ce sont les hommes qui ont le droit de possession des biens familiaux qu’ils peuvent hypothéquer.
Elle cite aussi les barrières socio- culturelles à savoir la culture et la tradition, les stéréotypes de tous genres, surcharge des travaux ménagers, censures et dénigrement des femmes, auto-exclusion, éducation traditionnelle des filles;
Un autre défis important selon Agathe, c’est l’absence de textes juridiques mettant la lumière la part de la femme dans le développement économique; absence des campagnes de vulgarisation et de sensibilisation sur le cadre juridique et des politiques favorables à la promotion des droits économiques de la femme.
Malgré tous ces défis, Agathe avoue qu’il y a des avancées dans le domaine des droits économiques. Ce sont notamment la création de la banque des jeunes, le projet de création de la banque des femmes, la mise en place des crédits agricoles à un taux préférentiel de 8%: cas, de la Banque de l’habitat du Burundi et de la BNDE etc.
Pour mettre fin à ces à ces défis, le gouvernement est appelé à organiser un audit des testes ratifiés par le Gouvernement du Burundi ; Relancer le débat sur la loi sur la succession, les régimes matrimoniaux et les libéralités ; Mettre en place des mécanismes de suivi évaluation de l’inclusion genre etc.