Muhuta : combat inachevé des caféiculteurs burundais
Mubone, cette usine des cerises qui porte le même nom que la colline où elle est implantée, est le produit des caféiculteurs des collines de la zone Gitaza. C’est en commune Muhuta dans la province de Rumonge. Réunis en coopérative ” Tezimbere ikawa”, elle-même membre de l’Union Coopérative Abahizi, ils se sont donné l’initiative de revaloriser le caféier. Leurs avancées dans ce secteur riment avec quelques difficultés qu’elles connaissent au cours de leur chemin. Les terrains, les routes, les matériels de séchage et les immobiliers sont entre autres leurs manquements.
Selon le chef d’usine Mubone, à peu près 40 tonnes des cerises ont été déjà collectées, cette année, par la coopérative “Tezimbere ikawa” née des caféiculteurs de Gitaza, on est dans la commune Muhuta de la province Rumonge. Lors du 1er paiement des caféiculteurs de cette usine, le 04 juin 2021, ce chef d’usine, Napoléon Uwimana affirme avoir payé 10.136.350 fbu à 14 tonnes 294 kg de la cerise A( 700fbu/kg) et 373 kg de la cerise B (350 fbu/kg) pour 145 caféiculteurs des collines Nyangushwe, Rutunga, Mubone, Kibingo, Kirombwe et Ruringe.
Un nouveau-né dont la croissance était difficile à se fier
Napoléon Uwimana dit que dans les collines constituant la zone Gitaza de la commune Muhuta, il y avait depuis longtemps beaucoup de producteurs du café mais qui l’abandonnaient au fur du temps. Ce qui leur a poussé à contribuer dans ce secteur. “A cause du manque d’usines des cerises qui leur est proche, ils ont voulu déraciner les caféiers pour les remplacer par d’autres plantes productives car les cerises leur demandaient beaucoup de temps et d’efforts pour le commercialiser.” Ainsi, ajoute-il, “après avoir remarqué que le caféier est en voie de disparition, alors que celui-ci est parmi les plantes génératrices des devises, nous avons pensé à mettre en place une coopérative qui le transforme, sans oublier de le produire en multipliant des plants de caféiers que nous distribuerons à la population qui veut en cultiver”, explique-t-il.
D’après lui, leur engagement dans ce secteur a été marqué par des découragements.” Nous avons commencé à manquer le terrain suffisant à Mubone où nous voulions mettre le siège social de la coopérative. Par après nous avons décidé de s’installer à Karambira où il n’y a pas beaucoup de caféiers mais où les collines proches le produisent suffisamment . Cependant, renchérit- il, la population ne faisait pas confiance en nous. Elle nous considérait comme incapables de faire progresser ce projet d’acheter le café.
Un bon pas franchi mais qui ne rassure pas
“Au début, nous n’avions pas de machines modernes. Nous avons démarré avec une machine manuelle appelée ‘décortiqueuse’. Mais actuellement, nous avons pu acheter une machine moderne appelée ‘Penagos’ de 12 millions, à peu près 14 en ajoutant les coûts de déplacement. Toutefois, nous avons toujours un problème de manque de terrains. Après avoir décortiqué le café, nous le séchons provisoirement à Karambira où se trouve la machine, avant de le transporter par tête à Mubone où nous avons un terrain un peu élargi pour le séchage complet. Par ailleurs, les tables de séchage sont à nombres réduits”, fait savoir Napoléon Uwimana, le chef d’usine de café de Mubone et secrétaire au sein de la coopérative “Tezimbere ikawa”.
Les caféiculteurs se réjouissent de l’initiative
“Auparavant le café nous fatiguait beaucoup en décorticage avec nos mains et en séchage. Mais aujourd’hui, il y a un profit. Bien qu’elle soit en quantité très faible, nous y voyons un bénéfice, pas de fatigue par rapport auparavant, ” témoigne un des caféiculteurs, client de cette coopérative.
Thérèse Nahimana, une cultivatrice de Nyangushwe de la zone Gitaza (commune Muhuta de la province Rumonge) remercie la coopérative d’avoir implanté l’usine à sa colline. Elle témoigne qu’au paravant on prenait des kilomètres et des kilomètres vers Mubanga où se trouve une autre usine. Ce qui ne leur pas était facile avec des sacs remplis du café sur la tête.
Des yeux de part et d’autre fixés au gouvernement
Madame Lydie Niyonzima, une femme représentante de cette coopérative, demande au gouvernement de leur venir en aide.” En général, nous n’avons pas de maisons qui nous sert de stock. Nous voulons que le gouvernement nous donne des tables de séchage en bloc-siment et des treillis métalliques à café. Si il nous aide cela, et qu’il nous soutient comme il le fait pour d’ autres coopératives, nous en serons très ravis “, dit-elle.
Les caféiculteurs quant à eux demandent au gouvernement de hausser le prix du café car, disent-ils, les efforts fournis dans la culture du caféier sont inversement proportionnels à son prix. En outre, ceux-ci plaident pour le trassage des routes de voisinage pour faciliter le déplacement en général et le transport du café en particulier.