Muyinga : Un policier condamné à perpétuité pour un meurtre

Le Tribunal de Grande Instance de Muyinga (nord-est du Burundi), a rendu son verdict ce 25 mars 2025 : Anicet Niyonzima, agent de la police burundaise, a été condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre atroce de son épouse. Ce crime, qui a choqué la population locale, s’est accompagné d’actes de mutilation du corps de la victime. La famille habitait au chef-lieu de la province Muyinga. Après la mutilation du corps, le policier a emballé les différentes parties du corps dans un sac. Il les a jetés à Rusengo (jonction de la commune Buhinyuza et Muyinga, même province).
Le tribunal a également ordonné à l’accusé de verser une amende de 50 millions de francs burundais à la famille de la défunte, en guise de réparation. De plus, une mesure exceptionnelle a été prise : le policier devra être exposé aux lieux publics de la commune Muyinga, une pratique visant à dissuader d’éventuels criminels et à marquer la gravité des faits.
Lors de l’audience, Anicet Niyonzima a plaidé coupable, reconnaissant sans détour les actes qui lui étaient reprochés : « Je voulais que le corps ne soit pas identifié », explique-t-il à la barre. Malgré les efforts de la défense pour atténuer la sévérité de la peine, les juges sont restés inflexibles face à l’horreur du crime.
Ce drame relance le débat sur la violence impliquant les forces de l’ordre dans la province de Muyinga. En effet, il s’agit du deuxième meurtre perpétré par un policier en moins de trois mois dans cette région, une situation qui inquiète la population et les défenseurs des droits de l’homme.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Des organisations locales appellent à un renforcement du contrôle des forces de l’ordre et à des mesures strictes pour prévenir de telles atrocités à l’avenir. Pendant ce temps, la famille de la victime réclame justice et réparation pour cette perte irréparable.
L’affaire Anicet Niyonzima marque un tournant dans la lutte contre l’impunité au sein des forces de sécurité burundaises, mais pose aussi des questions sur les mécanismes de prévention des violences domestiques et des abus de pouvoir. Une vigilance accrue et des réformes seront nécessaires pour éviter de nouveaux drames similaires.