Traite d’êtres humains: un milier d’ invisibles au Burundi

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) s’est jointe à la communauté internationale pour marquer la journée mondiale contre la traite d’êtres humains, en partenariat avec le Gouvernement du Burundi. C’était le 30 juillet 2021.
Au Burundi, cette organisation parle d’une réalité: des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de la traite au niveau national ou internationale.

La police nationale du Burundi quant à elle rassure: les complices sont punis conformément à la loi.

Mais l’OIM recommande entre autre une surveillance stricte des entreprises de recrutement de main-d’oeuvre.

Le thème de cette année est ” La voix des victimes nous guide”. Ces victimes sont, en effet, dans la communauté. Ils sont invisibles en pleine lumière. Selon l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) ce thème place les victimes de la traite au cœur de cette lutte en soulignant l’importance de les écouter et d’apprendre.
Ces victimes jouent un rôle crucial en aidant les gouvernements et les organisations à mettre en place des mesures efficaces pour prévenir ce crime, identifier et sauver les victimes, et les soutenir sur la voie de la réhabilitation et réintégration.

FENADEB (
La Fédération Nationale des Associations engagées dans le Domaine de l’Enfance au Burundi ) parle de plus de 300 cas recensés depuis 2018. Ces chiffres sont non exhaustifs car les auteurs et victimes le cachent du fait que c’est tabou dans la societé burundaise. L’OIM enregistre plus de milles cas au Burundi.

Ce qui se passe au Burundi comme dans le monde

La traite des êtres humains consiste à recruter, transporter, transférer, héberger ou recevoir des personnes par la force, la fraude ou la tromperie, dans le but de les exploiter à des fins lucratives. Les réseaux organisés ou les individus à l’origine de ces crimes lucratifs profitent de personnes vulnérables, désespérées ou simplement à la recherche d’une vie meilleure.

Selon l’OIM, des hommes, des femmes, des enfants burundais contraints au travail forcé, à la servitude domestique, à la prostitution et à d’autres formes d’exploitation sont victimes de traite au niveau national et transfrontalier.
Le secteur d’exploitation le plus courant est le travail domestique (85 %). Selon les statistiques de l’OIM, environ 92 % des survivants ont été soumis à des heures de travail excessives, environ 86 % ont été privés de leur salaire ou maltraités physiquement et psychologiquement.

La plupart des victimes du Burundi subissent l’exploitation dans les pays du Golfe et la région de l’Afrique de l’Est; 53 % vers l’Arabie Saoudite; 13% vers Oman; 11 % vers la Tanzanie; 9 % à l’intérieur du Burundi et 7 % vers le Kenya.

Les forces de l’ordre, notamment les policiers et les agents de l’immigration ou des douanes jouent un rôle essentiel dans l’identification, la prévention et la protection des victimes de la traite ainsi que la poursuite des criminels impliqués.

Des efforts dans la lutte contre la traite des personnes

Selon le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, “le Burundi a établi des mécanismes de coopération avec ses pays voisins pour lutter contre ce phénomène et cela a produit des fruits.”

L’Ambassade des Etats-Unis au Burundi reconnait les efforts de ce pays dans la lutte contre la traite des personnes.

Cepandant, le Bureau de Surveillance et de la Lutte contre la Traite des Personnes recommande notamment:

  • Une mise en œuvre de la loi contre la traite des êtres humains et augmenter les efforts pour enquêter, poursuivre et condamner plus efficacement les trafiquants.
  • Développer la collecte de données au niveau national sur les efforts d’application de la loi et d’identification des victimes.
  • Enquêter sur toutes les accusations crédibles de complicité officielle et tenir les fonctionnaires complices pénalement responsables.
  • Institutionnaliser la formation à la lutte contre la traite, y compris la formation à l’enquête et à l’identification des victimes, pour toutes les forces de l’ordre et la formation à l’application de la loi contre la traite pour tous les procureurs et les juges.
  • Développer et fournir une formation sur les procédures nationales standardisées afin de permettre l’identification systématique et l’orientation des victimes de la traite vers des soins appropriés.
  • Développer les services de protection des victimes par le biais de partenariats avec les ONG, notamment en allouant des ressources et en déclenché des abris séparés pour les enfants et les adultes.
  • Consacrer des ressources suffisantes à la mise en œuvre du plan d’action national 2019-2020.
  • Mettre en œuvre et appliquer de manière cohérente une réglementation et une surveillance strictes des entreprises de recrutement de main-d’æuvre, notamment en éliminant les frais de recrutement facturés aux travailleurs migrants et en locataire les recruteurs de main-d’oeuvre frauduleux pénalement responsables.
  • Finaliser et mettre en œuvre des négociations avec les ouvernements des pays de destination sur les droits des travailleurs migrants.