Face au chômage des jeunes, le changement de mentalités avant tout.

Au Burundi, la majorité des  étudiants qui  terminer leurs études  préfèrent attendre de l’emploi qu’entreprendre.  Et même ceux qui  osent se lancer, considèrent  l’entrepreneuriat comme un lieu de transit vers le  meilleur emploi (aho kurindirira).  Selon  l’Association pour la Promotion de la Sante Mentale (APSM-Mpagaciro), Cela  est causé par  une mentalité  selon laquelle, un meilleur emploi  provient de  l’Etat. Pour APSM, il est temps de changer des mentalités car c’est l’une des solutions irréprochables  pour sortir du chômage.

« Il ya 3 ans que j’ai terminé l’université.  J’ai eu un petit capital et je vends des accessoires de téléphones mobiles. Même si ça rapporte quelque sous,  j’attends toujours le nouveau recrutement  pour aller déposer mon dossier. Je ne compte pas rester ici, » dit Jacques, rencontré à Bujumbura.   

Violette Kezakimana de l’APSM-Mpagaciro indique que des jeunes  qui pensent comme Jacques sont nombreux.  « Un jeune qui a déjà une occupation qui lui aide à  subvenir à ses besoins ne peut pas dire qu’il est chômeur» 

Le chômage et ses conséquences

Le chômage est le moment douloureux chez  les jeunes. Il peut être à  la base de pas mal de conséquences  y compris le traumatisme psychologiques.

Pour Noël  Kwizera, représentant de l’APSM-Mpagaciro, ce traumatisme trouve les racines à l’école et les projections de l’étudiant dans son futur.  Etant à l’école, il a dans sa tête qu’il aura le meilleur emploi  de la part de l’Etat ou dans une grande entreprise. «  Ça lui vient donc comme  quelque chose d’extraordinaire de se retrouver dans un chômage qu’il n’a pas préparé. Ce qu’on appelle traumatisme c’est un choc violent qui vient chez un individu d’une façon brusque. Comme les élèves ou les étudiants qui terminent les études pensent qu’ils auront un emploi meilleur après leurs études et qu’ils trouvent le contraire sur terrain, cela  perturbent leur façon de penser et de réagir. » 

 Ces conséquences sont de deux manières, ajoute Violette Kezakimana. Il ya des conséquences physiques et psychologiques.

« Cette situation entraîne bien souvent l’absence de rythme régulier, la baisse d’activité physique et une alimentation moins saine. Ces changements peuvent être source de problèmes physiques et avoir de lourdes répercussions sur la santé. Incidents cardio-vasculaires et addictions peuvent apparaître l’insomnie, l’alcoolisme, le cancer. » 

Ces personnes en situation de fragilité sont également beaucoup plus sensibles aux addictions : Tabac, alcool, psychotropes ou médicaments deviennent des outils pour satisfaire la recherche d’un effet calmant ou énergisant pour le chômeur.

«  L’anxiété extrême provoquée par cette période douloureuse peut provoquer des maladies plus ou moins graves, telles que la dépression, au risque de détériorer non seulement la personne, mais également son conjoint, sa famille et tout son entourage » 

Comment s’en sortir ?

Etant déjà conscient que tu es déjà tombé dans cette situation, Noël précise qu’il est même possible de s’en sortir. La première façon à faire c’est le changement de mentalité c’est-à-dire sa façon de penser et de réagir. Comme prévention, un etududiant qui termine ses études  devrait identifier ses talents et ses capacités  afin de les  utiliser dans le but de surmonter les défis  liés au  chômage.

Pour Noël, certains jeunes considèrent que le changement de mentalité n’est pas  facile, ce qui n’est pas vrai. Mais la facilite réside dans le fait de vaincre la peur. Selon lui, quand on a de la peur, tu ne peux pas avancer. Il faut que les jeunes puissent vaincre la peur de commencer  ou de faire n’importe quel projet.

Il lance un appel aux jeunes puisque ce sont eux qui sont au centre de leur solution, de montrer leurs forces ou faiblesses. Après l’Etat est appelé à encourager les forces et  soutenir les jeunes en se basant sur leurs faiblesses.