Presse: emprisonnement des journalistes, un fait marquant l’Afrique, selon le CPJ

Soixante deux journalistes ont été emprisonnés en 2024, selon les chiffres du Comité de Protection des Journalistes. Selon le comité, ces emprisonnements sont un fait marquant l’Afrique.
Pour le comité, les autorités africaines doivent laisser les journalistes excercer ce métier qui est un indicateur de la liberité d’expression et d’un pas en avant en ce qui est de la démocratie.
Evolution des chiffres par rapport aux années antérieures
Au 1er décembre 2024, le CPJ a recensé 67 journalistes derrière les barreaux en Afrique. Selon, le CJP, il s’agit d’une légère diminution par rapport aux 68 enregistrés au cours d’une période similaire en 2023. Cependant, nous notons une tendance générale à la hausse si l’on considère que nous avons enregistré 57 journalistes derrière les barreaux au cours d’une période similaire en 2022 et 51 journalistes en 2021. L’emprisonnement des journalistes est l’un des indicateurs que nous utilisons pour déterminer l’état de la liberté de la presse en Afrique, et cette tendance à long terme de taux d’emprisonnement plus élevés montre clairement que les journalistes sur le continent opèrent dans des conditions difficiles.
Des raisons pour laquelle les journalistes continuent à être emprisonnés en Afrique
Tous les journalistes recensés dans les prisons par le CPJ sont derrière les barreaux en raison de leur travail journalistique, car leurs États ont assimilé le travail des médias à une activité criminelle.
Les facteurs qui expliquent l’emprisonnement continu des journalistes varient selon les régions. Cependant, dans certaines régions d’Afrique, le Comité pour la Protection des Journalistes indiquent qu’il a documenté des corrélations entre l’emprisonnement des journalistes et l’instabilité politique ou les conflits, par exemple en Éthiopie et au Cameroun, et la persistance de l’autoritarisme, par exemple en Érythrée, un pays qui compte parmi les pires geôliers de journalistes au monde.
De nombreux pays africains maintiennent des lois datant de l’époque coloniale, notamment sur la diffamation pénale, qui sont utilisées pour étouffer la liberté d’expression et justifier l’emprisonnement des journalistes.
Certains des journalistes derrière les barreaux y restent parce que le système de justice pénale de leur pays les a laissés tomber. C’est le cas du journaliste sénégalais René Capain Bassène, détenu depuis 2018 et condamné à la prison à vie pour complicité de meurtre. Cependant, une enquête du CPJ a révélé que Bassène n’aurait pas pu commettre ces crimes, selon un responsable au CPJ. L’enquête menée contre lui a été gravement entachée d’irrégularités. Un des responsable du CPJ affirme que des témoins ont déclaré à cette organisation qu’ils avaient été contraints de l’impliquer.
Le journalisme n’est pas un crime
Selon Muthoki Mumo, Coordinatrice du programme Afrique, au sein du Comité pour la protection des journalistes
un des responsables du CPJ (Comité pour la Protection des Journalistes), les dirigeants africains doivent reconnaître que le journalisme n’est pas un crime. Le journalisme est essentiel à l’édification de sociétés démocratiques et prospères. Nos sociétés ne peuvent pas prospérer lorsque les journalistes croupissent derrière les barreaux. Il est grand temps que les autorités libèrent tous les membres de la presse détenus en raison de leur travail.