La démocratie: un système de gouvernance qui vaut mieux mais incompris

Le Centre for Developpement and Entreprises Great Lakes, CDE en sigle, a procédé ce 26 juillet dans l’hôtel Amahoro  à la présentation du livre intitulé : « Introduction à la démocratie ». Ce livre dont l’auteur est  EAMONN Butler,  tourne autour des questions comme : Qu’est-ce que la démocratie ? Comment ça marche ? Quels sont ses atouts et ses défauts ? Autrement dit, il nous met au courant de ce qu’est  notre pays en matière de respect des valeurs démocratiques.

Le livre qu’il faut dans la place qu’il faut

Les deux tiers de la population mondiale, dans plus de 100 pays, vivent sous des gouvernements qui prétendent être démocratiques. Pourtant, peu de ces gouvernements sont à la hauteur des idéaux de la démocratie ou respectent ses principes et institutions clés”, a introduit Aimable Manirakiza, président du CDE. “Dans ce nouveau livre « Introduction à la démocratie » , ajoute-il, notre collègue définit la démocratie, explique ses objectifs et montre la différence entre une véritable démocratie et les nombreuses versions fictives qui existent actuellement.

Et comme le précise Gaston Sindayigaya, Consultant dans CDE et facilitateur dans la présentation de ce livre, le Burundi présente des hauts et des bas en matière de son entrée dans le système démocratique.  ” C’est vrai que notre pays est entrée dans le système démocratique. Auparavant c’était le système autoritaire, militaire :   pour remplacer les dirigeants on faisait recours aux coups d’Etat et parfois ça faisait couler beaucoup de sang. Alors  vous comparez la situation d’avant et celle d’aujourd’hui et vous ne voyez pas une grande différence. En fait, la démocratie est un système qui évolue. Ce n’est pas en une année, deux mandats ou trois mandats que la démocratie peut asseoir ses racines, que la démocratie soit bien comprise par tout le monde et surtout les leaders. C’est pour cela qu’il y a toujours des va- et-vient, des hauts et des bas”, a-t-il affirmé.

 Cependant, Sindayigaya explique que l’essentiel, ce n’est pas de critiquer la démocratie comme tel mais de s’asseoir et de comprendre les mesures d’accompagnement: Qu’est-ce qu’il faut faire pour qu’il y ait réellement de la démocratie ici chez nous? ” C’est à travers des dialogues, des politiques inclusives que la démocratie peut fonctionner et peut donner des fruits ou des résultats escomptés. Sinon,  comme le livre le souligne très bien, il y a beaucoup de pays qui se disent démocratiques alors que, réellement,  ils ne remplissent pas toutes les conditions nécessaires acquises pour parler de “démocratie”.  

La démocratie et le développement, un couple bien assorti

” Le gouvernement ou l’Etat c’est la continuité. Même si  il y a des mandats, un mandat ne vient pas pour balayer tout ce qui a été fait, tout ce qui a été programmé. C’est pour continuer dans le bon sens en termes de développement. Mais ce qu’on observe en Afrique ou dans d’autres pays en voie de développement, qui dit mandat, dit tout recommencer,… et c’est pas ça la continuité de l’État,” fait savoir Gaston Sindayigaya.

Pour lui, le développement c’est le changement des idées, c’est l’innovation, c’est voir loin c’est-à-dire  avoir des projections qui mènent réellement à ce développement conjoint à la démocratie.

Selon Aimable Manirakiza, l’un des piliers du développement du Burundi, c’est  la démocratie. ” Lorsqu’on parle de la “démocratie”, on sous- entend les thématiques liées à liberté d’expression, la liberté individuelle, les principes liés au marché libre mais également l’Etat de droit. Pour qu’un pays se développe, on doit mettre en avant l’État de droit. Ce dernier est l’un des indicateurs qui montrent que la démocratie est avancée ou est comprise par la majeure partie de la population dans un pays donné comme le Burundi, ” a-t-il expliqué.

La démocratie encore incomprise depuis l’Antiquité. Pourquoi et que faire?

Gaston Sindayigaya dit que dans beaucoup de pays, il n’y a pas eu d’écoles qui enseignent ce que c’est la démocratie. ” Il y a des chapitres sur ce concept, ce n’est pas un enseignement comme tel. Il n’y a pas de facultés, par exemple ici chez nous, qui enseignent en matière de la démocratie. “

Il propose l’enseignement  de la ” démocratie” à l’école,  comme on enseigne d’autres disciplines,  pour qu’il y ait des gens qui se qualifient en cette matière afin de  l’enseigner aux autres qui ne la comprennent pas correctement.

Gaston Sindayigaya voit  la démocratie comme  un système à encourager, à apprendre au sérieux pour l’introduire dans tous les systèmes de gouvernance pour que les pays profitent de ses avantages à savoir : capacité à s’adapter au changement et à remplacer pacifiquement les dirigeants et les politiques, promouvoir une meilleure élaboration des politiques, promouvoir les droits individuels, contribuer à la prospérité, encourager la paix, pour ne citer que ceux-là.