Les malades mentaux, les oubliés de la croissance?
Le monde célèbre la journée internationale de la santé mentale le 10 octobre de chaque année. Trois plateformes d’acteurs intervenant en psychosociale (APSM-Mpagaciro ; Association pour la Promotion de la Santé Mentale, Mind care et le Club de Psychologie) organisent un événement pour parler de la santé mentale ce samedi 9 octobre au campus Kamenge de l’Université du Burundi. À l’ordre du jour : L’exposé scientifique, le slam, un sketch et le débat. Retour sur les grandes préoccupations émises à cette occasion.
Dans nos familles, écoles et hôpitaux, nous avons déjà remarque des cas de traumatismes. La maladie mentale est une réalité au Burundi. Propos de Noël Kwizera, président de l’ APSM – Mpagaciro lors de son exposé.
Parmi les causes de cette maladie, Noël cite les phénomènes comme la crise, le viol, la pauvreté…
“Je suis celui dont la société colle tous les maux, je suis celui que la société appelle un fou ( umusazi) alors que j’ ai subi un choc émotionnel “. Dans la peau d’ un malade mental le Slameur met en relief le mal qui ronge le malade mental au regard de la communauté qui ne le comprend pas.
De l’abstrait au concret
À travers le sketch, la troupe ICIRORE présente une situation de méconduite ou l’homme infidèle se chamaille toujours avec sa femme. Rentrant à 2h du matin en compagnie d’une deuxième femme à la maison le bruit s’invite et la situation occasionne troubles psychologiques chez la maman qui rêve toujours des tourments à cause de son homme. Le malheur ne vient jamais seul, sa fille qui console chaque fois sa maman qui galère à cause du comportement affiché par le papa, elle prend la décision de ne jamais se marier du fait que si jamais elle tombe sur un homme comme son père, elle va vivre le calvaire comme la maman.
Pourquoi les psychologues sont rarement consultés?
Pour Léandre Simbananiye, enseignant à la faculté de psychologie de l’ université du Burundi, c’ est la question de l’ évolution des mentalités et la rareté des spécialistes en la matière.
Cet universitaire fait savoir que beaucoup de burundais croient encore que la mentale trouve origine dans les fétiches (ibirozi), ibisigo…très peu approchent le psychologue plutôt ils consultent les sorciers.
Le Burundi compte actuellement quatre psychiatres comme l’indique professeur Léandre Simbananiye.